Nom du réseau : les Voix Lactées Nîmoises
Type de réseau : PMI
Responsable(s) : Claude Delorme, infirmière et Marie-Sophie Granéro , sage-femme
Accompagnantes : 7 accompagnantes diplômées le 21/06/2010
Contact : e-mail
Association Relais Parentalité Allaitement
Nom du réseau : les Voix Lactées Nîmoises
Type de réseau : PMI
Responsable(s) : Claude Delorme, infirmière et Marie-Sophie Granéro , sage-femme
Accompagnantes : 7 accompagnantes diplômées le 21/06/2010
Contact : e-mail
Plusieurs étapes sont nécessaires pour mettre en place un réseau Prall.
Étude de faisabilité :
Formation des Responsables de réseau
Cette formation de 5 jours (30 heures) s’adresse à des personnes qui :
Elle donne les bases nécessaires pour former, gérer et soutenir un réseau d’Accompagnantes à l’allaitement. Pour alléger la charge de travail occasionnée par le démarrage et la gestion du réseau et pour favoriser sa dynamique, il est souhaitable de former au moins deux Responsables par réseau.
Les supports (diaporamas, fiche d’animation de sessions, outils pédagogiques…) pour la formation des Accompagnantes et la gestion du réseau sont fournis et étudiés pendant la formation.
Recrutement et formation des Accompagnantes à l’allaitement
Les Accompagnantes à l’allaitement :
Cette formation de 20 h réparties sur 10 à 12 semaines a pour objectif de mettre à jour les connaissances des Accompagnantes et de renforcer leurs compétences pour soutenir les mères autour d’elles.
La formation est animée par les Responsables du futur réseau avec l’aide des Administratrices de l’ARPAL si besoin.
La vie du réseau
La cérémonie de remise des diplômes aux Accompagnantes marque la naissance officielle du réseau.
Les Accompagnantes peuvent :
En France, on a constaté que les Responsables recrutent et forment périodiquement de nouvelles Accompagnantes qui intègrent les réseaux.
Les Responsables de réseau et les Accompagnantes se rencontrent régulièrement pour échanger, assurer des compléments de formation et évaluer leur action. Les Accompagnantes tiennent à jour des fiches caractérisant chaque contact lors de leurs activités de soutien des mères et de leur entourage.
Les Administratrices du Prall animent une liste de discussion nationale, collectent et exploitent les outils d’évaluation communs utilisés par les réseaux. Elles organisent des rencontres régionales et nationales entre les réseaux.
Les réseaux Prall s’inscrivent dans le tissu associatif et institutionnel de la zone d’activité. Ils sont ainsi associés à la poursuite des objectifs de santé plus généraux (Ateliers Santé Ville, Initiative Hôpitaux Amis des Bébés…)
« Ces femmes [de milieu défavorisé] souffrent souvent d’un isolement important, loin de leurs familles et de leurs racines, justifiant l’action des groupes de pairs entre mères de niveau socio-économique comparable, (…) L’exemple du Programme relais allaitement (…) créant des lieux d’information et de rencontre pour accueillir ces mères et leurs enfants, où des accompagnantes issues du même milieu parlant le même langage que les jeunes mères peuvent les épauler, se révèle prometteur. »
Prof. D. Turck. Propositions d’action pour la promotion de l’allaitement maternel. Juin 2010.
L’allaitement maternel est une pratique qui interroge les milieux des professionnels de la santé périnatale, de la petite enfance mais aussi les chercheurs en sociologie et en psychologie. Ses déterminants sont complexes, variant selon les régions, les milieux socio-économiques et l’histoire individuelle des parents.
En France, le taux d’allaitement à la naissance est parmi les plus bas d’Europe1. D’après la dernière enquête de périnatalité de 2016, le taux d’initiation de l’allaitement exclusif en maternité était de 52 % (par rapport à 60 % en 2010), 14 % des femmes commençant un allaitement mixte (7% en 2010).
L’étude Epifane de 20122, qui a porté sur 3 365 enfants, a montré que le taux d’allaitement exclusif chutait à 35 % à 4 semaines. À 6 mois, seul un enfant sur quatre était encore allaité et plus de la moitié d’entre eux consommaient des préparations pour nourrissons en complément3.
Titre original : Breast is best : knowledge among low-income mothers is not enough
Zimmerman DR, Guttman N
J Hum Lact. 2001 Feb;17(1):14-9. 2001
Cet article enquête sur les croyances des mères de milieu défavorisé sur l’allaitement maternel comparé à l’alimentation au biberon, selon leur méthode d’alimentation. 154 femmes furent interviewées et réparties en deux groupes (AM=allaitement maternel, PPN = préparations pour nourrisson). Quatre bénéfices pour la santé furent notés de façon significativement plus hauts pour l’allaitement maternel par rapport à l’alimentation au biberon dans les deux groupes. L’allaitement maternel était considéré comme moins pratique par les membres du groupe ¨PPN (x = 2.3 ± 1.7 versus 3.8 ± 1.5 pour l’alimentation au biberon et l’allaitement maternel respectivement; P <.001). Les deux groupes évaluent que l’alimentation au biberon permettait plus aux autres de s’occuper du bébé, facilitait le contrôle du temps par la mère et risquait moins de coincer la mère que l’allaitement maternel. Les résultats montrent que bien que les mères qui donnent le biberon croient aux bénéfices de l’allaitement, elles perçoivent que celui-ci limite leurs activités. En conséquence, la promotion de l’allaitement doit prendre en compte non seulement les bénéfices mais les modes de vie.
Titre original : Low-income mothers\’ views on breastfeeding
Nurit Guttmana B, Deena R, Zimmerman C
Social Science & Medicine 50 (2000) 1457±1473 2000
Nourrir un bébé met aujourd’hui les femmes devant des choix, des désirs, des obligations et des contraintes. Malgré les preuves de plus en plus nombreuses des bénéfices psychosociaux, sociétaux et pour la santé à la fois pour les femmes et les enfants, les taux d’allaitement dans le monde sont aujourd’hui loin d’être optimaux, particulièrement chez les femmes défavorisées. Beaucoup de femmes choisissent d’utiliser des préparations pour nourrissons. À partir d’entretiens structurés avec 154 mères d’une population urbaine, défavorisée et multi ethnique des États-Unis, une typologie des sentiments des mères à propos de la méthode d’alimentation de leur enfant a été développée.
Les résultats montrent que quelle que soit leur méthode d’alimentation, les mères attribuent plus de bénéfices pour la santé à l’allaitement maternel et perçoivent l’environnement social comme pro allaitement. Leurs évaluations et perceptions de la logistique et l’importance accordée aux bénéfices dans leur choix de méthode d’alimentation étaient variées. Des contradictions associées à la pratique de l’allaitement même parmi les mères qui allaitaient, sont reflétées par leur perception de la désapprobation sociale de l’allaitement en public, leur peur d’être ridiculisée par leurs amis, le manque de soutien de certains professionnels de santé et des difficultés associées au travail . Une typologie des états émotionnels des mères qui résultent de ces contradictions résume ces résultats et souligne comment certaines mères qui n’ont pas mais auraient bien voulu allaiter, sont soumises à des sentiments de culpabilité et de deuil. Il parait important que les interventions d’éducation amplifient les consultations prénatales consacrées à l’alimentation des nourrissons et se préoccupent de moyens pour surmonter les barrières logistiques et d’appréhension.
Titre original : Nativity/Immigrant Status, Race/Ethnicity, and Socioeconomic Determinants of Breastfeeding Initiation and Duration in the United States
Gopal K. Singh, PhDa, Michael D. Kogan, PhDa, Deborah L. Dee, MPHb
PEDIATRICS Vol. 119 No. Supplement 1 February 1, 2007 pp. S38 -S46 2003
Cette étude examine dans quelle mesure la mise en route et la durée de l’allaitement varient selon le statut d’immigrant en général et en conjonction avec le groupe ethnique et le statut socio-économique après contrôle de facteurs confondants pertinent sur le plan social et du comportement.
Les données de 33121 enfants agés de 0 à5 ans de l’enquête sur la santé des enfants de 2003 ont été utilisés pour calculer les taux d’allaitement quelle qu’en soit la durée et les taux d’allaitement à 3,6 et 1 mois selon les facteurs sociaux. Une régression logistique multivariée a été utilisée pour calculer le risque relatif du non allaitement total et de non allaitement à 6 et 12 mois. Plus de 72% des mères ont déclaré avoir allaité leur enfant avec des taux de durée déclinant à 52%,38% et 16% à 3,6 et 12 mois respectivement. Les taux d’allaitement quelle qu’en soit la durée variaient beaucoup selon les les groupes ethniques d’immigrants inclus dans cette analyse, du plus bas de 48% pour les enfants noirs de nationalité américaines avec des parents américains, jusqu’à 88% pour les immigrés noirs et les blancs. Comparés aux enfants immigrants hispaniques avec des parents nés à l’étranger (le groupe le moins acculturé), les risques de n’avoir jamais été allaité étaient respectivement 2.4,2.9 et 6.5 plus élevé pour les enfant nés aux États-Unis de parents nés aux États-Unis (le groupe le plus acculturé) d’hispanique, blanc, noir et d’autre groupes ethniques. Les schémas socioéconomiques variaient également selon le statut d’immigrant et les différences étaient plus grande pour l’allaitement à 6 mois.
Titre original : Breastfeeding Duration Rates and Factors Affecting Continued Breastfeeding Among Infants Born at an Inner-City US Baby-Friendly Hospital
A Merewood, B Patel, KN Newton, LP Macauley, LB Chamberlain, P Francisco, and SD Mehta
J Hum Lact, May 1, 2007; 23(2): 157-64. 2007
Les effets du statut d’hôpital Ami des bébés sur la durée de l’allaitement aux États-Unis n’ont pas été publiés. Les objectifs de cette étude étaient d’obtenir les taux d’allaitement à 6 mois pour les bébés nés dans un hôpital américain Ami des bébés et de noter les facteurs associés à la persistance de l’allaitement à 6 mois. Les auteurs ont sélectionné au hasard 350 dossiers médicaux de bébés nés en 2003 au Boston Medical Center qui a le label Ami des bébés. Des 336 bébés éligibles, 248 (74%) ont été suivis pour la visite des 6 mois et 37,1% étaient allaités à 6 mois.La poursuite de l’allaitement à 6 mois était moins probable s’il y avait eu un problème d’alimentation à l’hôpital , alors que la probabilité d’allaitement à 6 mois augmentait avec l’âge de la mère, pour les mères nées en Afrique ou dont le lieu de naissance n’était pas connu. La durée de l’allaitement est traditionnellement réduite dans les populations noires défavorisées des États-Unis. Parmi la population à majorité noire et défavorisée donnant naissance dans un hôpital américain Ami des bébés, les taux d’allaitement à 6 mois sont comparables à la population générale des États-Unis.
Titre original : Can I risk using public services? Perceived consequences of seeking help and health care among households living in poverty: qualitative study.
Krysia Canvin, Chris Jones, Anneli Marttila, Bo Burström,Margaret Whitehead
J Epidemiol Community Health 2007
L’objectif de cette etude était de comprendre quelle perception avait des familles vivant dans la précarité de leur rencontre avec les services publiques et comment leurs expérience passée pouvait influer sur des essais actuels ou futurs.
Un échantillon de 25 adultes vivants dans une zone défavorisée, et bénéficiant des aides sociales, ont été interviewés dans 8 sites en Grande-Bretagne en 2004/05.
Les participants percevaient les services publics comme une source de méfiance et un risque pour leur bien-être. Les rencontres avec une variété de services étaient perçues comme comportant un risque de perdre des ressources, d’être incompris, ou mal jugés ? Les participants avaient l’impression d’être soumis à une surveillance accrue, avec la peur d’être dénoncés par des voisins, résultant dans une anxiété aggravée. Les conséquences en étaient un évitement des services sociaux et de santé infantile, l’angoisse et un isolement auto-imposée. Faire appel à ces services étaient perçu comme un pari qui pourrait résulter ou on à la satisfaction de leurs besoins. Face à ce « choix », ils développaient des stratégies pour minimiser les risques qui pouvaient apparaître comme comportant des risques pour la santé. Les services publics devait faire des efforts plus importants pour augmenter la confiance en eux de cette population et faire preuve de compréhension pour les stratégies que ces familles développent pour maintenir leur bien-être dans des circonstances particulièrement défavorables.
Titre original : Concept de soi maternel et allaitement
John R. Britton and Helen L. Britton
Hum Lact. 24(4):431-438 2008
Pour vérifier l’hypothèse que les mères ayant un fort concept de soi serait plus susceptibles d’allaiter leurs bébés que celles avec un concept de soi plus faible, 2 cohortes de mères de nouveau-nés à terme ont été évaluées par différentes formes de l’échelle du concept de soi Tennessee (Tennessee Self Concept Scale).
Dans la première étude, les mères qui allaitaient exclusivement leur bébé à un mois avaient un concept de soi significativement plus élevé que celles qui donnaient exclusivement le biberon. Dans la deuxième étude, les mères qui allaitaient exclusivement avaient des scores plus élevés pour le concept de soi total que celle qui donnaient exclusivement le biberon. Les mères qui allaitaient exclusivement avaient aussi des scores plus élevés dans plusieurs dimensions individuelles de concept de soi, surtout ceux qui reflétaient la satisfaction de soi, le comportement, la valeur morale, la valeur en tant que membre de la famille et l’apparence physique. Les mères qui allaitaient de façon partielle avaient des niveaux intermédiaires de concept de soi dans les deux études. Même après contrôle par analyses régressives de facteurs démographiques, sociaux et d’initiation de l’allaitement, le concept de soi est resté significativement associé avec l’allaitement exclusif dans les deux études.
Titre original : Sources and Acceptance of Infant-Feeding Advice Among Low-Income Women
M. Jane Heinig, PhD, IBCLC, Kara D. Ishii, MSW, Jennifer L. Bañuelos, MAS,
J Hum Lact. 25(2):163-172 2009
Cette étude identifie les sources de conseils pour l’alimentation infantile et les facteurs qui contribuent à leur acceptabilité ou leur rejet auprès de 65 mères éligibles à l’aide du programme WIC (34 anglophones, 31 hispanophones). Les mères se tournent en première intention vers des parentes ou amies expérimentées pour demander des conseils et utilisent fréquemment leur propre intuition pour trouver des solutions efficaces pour résoudre des problèmes réels ou perçus d’alimentation des bébés. Les conseils de professionnels sont perçus comme valables quand ceux-ci font preuve de caractéristiques semblables à celles des parentes ou amies expérimentées : confiance, empathie, respect et calme. Ces informations devraient permettre au personnel de modifier leur pratique pour augmenter leur capacité de promouvoir les comportements optimaux d’alimentation infantile dans cette population, afin de contribuer à la réduction de la prévalence de l’obésité infantile.
Titre original : Breastfeeding promotion for infants in neonatal units: a systematic review and economic analysis
MJ Renfrew, D Craig, L Dyson, F McCormick, S Rice, SE King, K Misso, E Stenhouse and AF Williams
Health Technology Assessment 2009; Vol. 13: No. 40 2009
L’objectif de cet opus de 188 pages est d’évaluer l’efficacité des interventions destinées à promouvoir l’allaitement ou l’alimentation avec du lait maternel pour les enfants hospitalisés en service de néonatologie. Quarante huit études ont été incluses dans l’analyse.
Le kangourou en peau à peau, le soutien par des pairs, l’expression en double pompage, la formation multidisciplinaire des équipes et l’accréditation IHAB de la maternité associée de l’hôpital ont montré leur efficacité.
Titre original : How Motivation Influences Breastfeeding Duration Among Low-Income Women
Elizabeth F. Racine, RD, DrPH, Kevin D. Frick, PhD, Donna Strobino, PhD, Laura M. Carpenter, PhD, Renee Milligan, RNC, PhD, and Linda C. Pugh, PhD, RNC
J Hum Lact May 2009 vol. 25 no. 2 173-181 2009
Des entretiens approfondis ont été menés avec des femmes allaitantes de milieu défavorisé pour explorer ce qui favorise ou défavorise l’allaitement. Basé sur une grille et leur expérience d’allaitement les femmes se divisaient en 3 catégories : motivée de façon intrinsèque, motivée de façon extrinsèque et ayant une expérience positive avec à la fois des motivations intrinsèques et extrinsèques. Les femmes ayant une expérience positive avaient le plus de chance d’allaiter jusqu’à 6 mois. Les femmes motivées de façon intrinsèque donnait de la valeur à l’allaitement mais réclamaient souvent de l’information et des conseils pour atteindre leur objectif d’allaitement. Les femmes motivées de façon extrinsèque étaient le moins susceptibles de continuer l’allaitement même avec du soutien et des conseils. Les professionnels peuvent évaluer les femmes pour déterminer leur expérience et leur motivation et adapter leurs interventions en conséquence. Les femmes motivées de façon intrinsèque peuvent avoir besoin de soutien et de conseil, les femmes motivées de façon extrinsèque peuvent tirer bénéfice d’entretiens motivationnels et les femmes ayant une expérience positive peuvent n’avoir besoin que de conseil d’allaitement minimal.
Titre original : Reasons for In-Hospital Formula Supplementation of Breastfed Infants From Low-Income Families
Jennifer A. F. Tender, Jayarsi Janakiram, Elda Arce, Rubina Mason, Talita Jordan, Jennifer Marsh, Sarah Kin, Jianping He and Rachel Y. Moon
J Hum Lact 2009 25: 1 2009
L’objectif de cette étude est d’identifier 1) les raisons pour lesquelles les femmes défavorisées commence à supplémenter avec des préparations pour nourrissons à l’hôpital et 2) les facteurs de risque de cette supplémentation. Une enquête a été menée auprès de 150 mères défavorisées dans une consultation de Washington DC. Soixante pour cent avaient démarré l’allaitement et 78% de ces bébés avaient reçu un complément à l’hôpital. Il n’y avait pas de raison clairement médicale pour 87 % de ces compléments. Les bébés des mères n’ayant pas suivi les cours prénataux d’allaitement avaient 5 fois plus de risque de recevoir un complément que ceux des mères ayant suivi un cours(OR, 4.7; 95% CI, 1.05-21.14). Améliorer les connaissances en allaitement des soignants médicaux et infirmiers est important pour minimiser les compléments non nécessaires pour les bébés allaités.
Corinne Delamaire
LA SANTÉ DE L’HOMME – N° 409 – SEPTEMBRE-OCTOBRE 2010 pp 50-51 2010
L’Inpes a mené une étude explorant la perception des femmes sur l’allaitement et leurs pratiques dans ce domaine. Il y était aussi question de tester l’impact éventuel de la durée du congé maternité sur l’allaitement et l’accueil d’une campagne de communication sur l’allaitement. L’enquête a été menée par téléphone par l’institut BVA, du 23 novembre au 16 décembre 2009, auprès d’un échantillon national de 1 008 femmes âgées de 18 à 49 ans et ayant au moins un enfant âgé de moins de 6 ans.
L’influence du statut social sur les pratiques de l’allaitement déjà observée par ailleurs est confirmée dans cette étude. Ce sont, en effet, les mères issues des catégories les plus favorisées sur le plan socioculturel qui déclarent avoir allaité leur enfant.
Les femmes disposant des plus faibles revenus ont tendance à être les plus nombreuses à exprimer un sentiment de malaise face à une femme allaitant son enfant à la télévision ou sur une affiche ou dans un lieu public.
Les femmes issues des catégo¬ries les plus modestes sont plus nom¬breuses à estimer que la durée du congé de maternité est décisive dans le choix d’allaiter.
Florence Garrisi, sage-femme, Jessica Sehimi, auxiliaire de puériculture
Mémoire pour l’obtention du certificat de consultant en lactation IBCLC 2011
Ce mémoire de 32 pages réalisé dans le cadre de la formation ACLP pour la préparation de l’examen de consultant en lactation IBCLC,a pour objectif d’étudier le parcours d’une mère en situation de précarité,de déterminer le besoin médico-social de cette population et de définir des moyens pour améliorer les conditions d’allaitement des femmes en
situation de précarité.
2013
La précarité et/ou la grande précarité sont reconnus comme des déterminants négatifs de l’allaitement. Les femmes dans ces situations ne disposent pas des informations et du soutien nécessaires à l’expression d’un projet d’allaitement. On sait également que dans ces situations, le non-allaitement s’ajoute à la précarité comme facteur de risque médical supplémentaire. Les acteurs, type banques alimentaires ou associations, etc., qui soutiennent ces femmes au quotidien sont trop rarement formés à l’accompagnement et au soutien à l’allaitement.
Un groupe de travail pérenne de la CoFAM, constitué de membres motivés et d’horizons divers (Associations humanitaires, professionnels de santé, spécialistes en sciences humaines, en allaitement, etc.), s’est fixé pour objectif de permettre une information spécifique en anténatal et postnatal des femmes en situation de précarité concernant les bénéfices de l’allaitement maternel et de favoriser un choix éclairé et un soutien adapté.
Ce groupe de travail a bénéficié d’une première subvention de la DGS pour réaliser une étude afin de faire un état des lieux de la situation et comprendre les motivations et/ou freins des mères en situation précaire. L’objectif étant d’établir des pistes d’action de soutien de l’allaitement afin d’augmenter la prévalence du choix d’allaitement et d’en augmenter la durée auprès des mères en situation de précarité ou grande précarité.
Titre original : Breast feeding and intergenerational social mobility: what are the mechanisms?
A Sacker, Y Kelly, M Iacovou, N Cable, and M Bartley
Arch. Dis. Child. 24 June 2013
Cette étude anglaise qui implique deux cohortes d’individus nés pendant une semaine de 1958 (n=) et de 1970 (n=) explore l’influence de l’allaitement maternel sur la mobilité sociale en comparant les emplois des pères en 1958 et 1970 avec ceux que leurs enfants ont atteint. De plus cette étude examine le rôle du développement neurologique (QI) et les mécanismes du stress qui influencent la relation entre allaitement et mobilité sociale.
Des tests de capacités cognitives et de mesure de stress avaient été effectués chez les enfants de ces cohortes à l’âge de 10-11 ans.
Dans la cohorte de 1958, 68% des mères avaient allaité leur enfant comparé à 36% dans la cohorte de 1970. Les réponses indiquaient si les enfants n’avaient pas été allaités, allaité moins de 4 semaines ou allaités 4 semaines ou plus.
Après ajustement pour facteurs confondants, les résultats démontrent que les individus qui avaient été allaités avaient plus de chances d’avoir monté dans la hiérarchie sociale et moins de risques d’avoir fait l’inverse.
Les enfants qui avaient été allaités avaient montré un meilleur développement neurologique à travers les tests ce qui peut soutenir la mobilité sociale ascendante. Les enfants allaités avaient montré moins de signes de stress et les enfants qui avaient montré un stress plus important avaient eu moins de chances de mobilité sociale ascendante.
GRET, Asem, fondation Daniel et Nina Carasso
2014
Le GRET* et l’ASEM** présentent dans ce rapport les résultats de l’étude réalisée en 2013 sur les pratiques d’alimentation et de soins des femmes enceintes et jeunes enfants à Nevers. L’enquête a été réalisée dans deux quartiers précaires via des entretiens individuels auprès de 50 femmes, de focus groups et de nombreux échanges avec les acteurs locaux intervenant auprès de cette population. Elle a permis de mettre en évidence, dans un contexte caractéristique des zones urbaines sensibles :
*Professionnels du développement solidaire
**Acteurs Solidaires En Marche
Titre original : The effect of peer support on breast-feeding duration among primiparous women: a randomizedcontrolled trial
Cindy-Lee Dennis, Ellen Hodnett, Ruth Gallop, Beverley Chalmers
CMAJ • JAN. 8, 2002; 166 (1) 2002
256 mères allaitantes ont été recrutées dans deux hôpitaux de communautés semi-urbaines autour de Toronto et assignées au hasard à un groupe contrôle (soins conventionnels) ou à un groupe de soutien entre pairs (soins conventionnels plus soutien téléphonique de la part d’une femme expérimentée en allaitement qui avait reçu une session d’orientation de 2,5 heures, soutien initié 48 h après la sortie de l’hôpital). Un pourcentage significativement plus élevé de mères du groupe soutien continuaient à allaiter 3 mois post-partum (81,1% vs 66,9%, p=0.01) et pratiquaient un allaitement exclusif (56.8% vs 40.3%,p=0.01).
Le degré de satisfaction des mères quant à leur expérience de l’allaitement a aussi été mesuré. Dans le groupe soutien 1.5% des mères étaient insatisfaites de cette expérience contre 10.5% dans le groupe contrôle (p=0.02). 81.6% des 130 mères qui ont évalué l’intervention de soutien ont exprimé leur satisfaction de l’action de soutien de mère à mère et 100% ont déclaré que toutes les mères devraient en bénéficier.
Titre original : One-to-one or group-based peer support for breastfeeding? Women’s perceptions of a breastfeeding peer coaching intervention.
P Hoddinott; M Chalmers, and R Pill
Birth, June 1, 2006; 33(2): 139-46 2006
L’objectif de l’étude était de comprendre pourquoi le soutien en groupe était plus populaire que le soutien individuel. L’étude a reposé sur des entretiens semi-structurés (21), des observations de groupe (31) et des réponses à un questionnaire à questions ouvertes (n=105/192) sur lais raisons qui avaient poussé les femmes à ne pas choisir un coaching individuel.
Les résultats des analyses ont fait ressortir que les groupes étaient plus populaires car ils normalisaient l’allaitement dans un environnement social où on trouvait des rafraichissements, ce qui améliorait le sens du bien-être des participants. Les groupes fournissaient de la flexibilité, un sens de contrôle et une diversité des images visuelles et des expériences, ce qui aidait les femmes à prendre des décisions quant à l’alimentation de leur bébé elle-même ; et ils offraient un lieu sécurisant pour allaiter devant les autres dans une culture où l’allaitement est rarement vu en public. Les femmes ressentaient souvent une anxiété initiale lorsqu’elles participaient à un groupe pour la première fois mais elles doutaient qu’une seule manière d’allaiter pouvait convenir à tout le monde. En conclusion on peut dire que les femmes enceintes et les mères allaitantes peuvent s’engager volontairement dans une activité de soutien à l’allaitement si elles y trouvent un gain interrelationnel (verbal, visuel, émotionnel et gustatif) et un minimum de risque d’une expérience négative. Le soutien individuel était perçu comme comportant plus de risque pour la confiance en soi et l’empowerment que le soutien en groupe.
Titre original : The effect of peer counselors on breastfeeding rates in the neonatal intensive care unit: results of a randomized controlled trial.
A Merewood, LB Chamberlain, JT Cook, BL Philipp, K Malone, and H Bauchner
Arch Pediatr Adolesc Med July 1, 2006
L’objectif de cet essai est de déterminer si les accompagnantes à l’allaitement ont un impact sur la durée de l’allaitement des prématurés dans une population urbaine. L’étude a été menée dans l’unité de soins intensifs néonatale dans le Boston Medical Center, hôpital universitaire faisant environ 2000 naissances par an. 186 couples mères-enfants ont été enrôlés dans l’étude entre 2001 et 2004. Les couples mères-enfants étaient éligibles si la mère avait l’intention d’allaiter et pouvait le faire selon les recommendations de 1997 de l’Académie américaine de pédiatrie , et si l’enfant avait un âge gestationnel entre 26 et 37 semaines et en bonne santé. Les sujets sélectionnés ont été randomisés en deux groupes, dans l’un les mère voyaient une accompagnante à l’allaitement chaque semaine pendant 6 semaines, dans l’autre elle recevait les soins habituels. Le résultat mesuré était l’allaitement maternel à 12 semaines, exclusif ou non. Les deux groupes étaient similaires pour tous les facteurs socio-démographiques mesurés, la moyenne d’âge gestationnel était de 32 semaines (de 26,3 à 37 semaines) avec un poids moyen de naissance de 1875 g (de 682 à 3005g). À douze semaines post-partum, les mères bénéficiant du soutien d’une accompagnante à l’allaitement avait une probabilité de fournir du lait maternel à son bébé 181 % plus élévé que les mères de l’autre groupe (odds ratio, 2,81[intervalle de confiance 95%, 1,1-7,14] ; p=0,1).
L’action des accompagnantes à l’allaitement augmentent la durée de l’allaitement chez les bébés prématurés nés dans un hôpital servant une population défavorisée et hospitalisés en service de néonatologie. Les programmes d’accompagnantes à l’allaitement (peer counselors) peuvent aider à augmenter l’allaitement dans cette population vulnérable.
Titre original : In The effect of peer support on breast-feeding duration among primiparous women: a randomized controlled trial
Cindy-Lee Dennis, Ellen Hodnett, Ruth Gallop
CMAJ • JAN. 8, 2002; 166 (1) 2002
Voici une définition du soutien entre pairs tiré de l’article de Dennis,Hodnett et Gallop
« Nous définissons le soutien entre pair comme un type spécifique de soutien social qui incorpore une aide informative, émotionnelle et évaluable (feed-back). Cette aide non professionnelle est donnée par des bénévoles qui ne font pas partie de la famille du participant ou de son réseau social immédiat ; à la place ils possèdent une connaissance basée sur l’expérience du comportement visé (par ex, un allaitement réussi) et des caractéristiques semblables à la personne aidée (par ex. âge, statut socio-économique, culture, lieu de résidence). »
Titre original : Insight from a Breastfeeding Peer Support Pilot Program for Husbands and Fathers of Texas WIC Participants
Jewell Stremler, Dalia LoveraJ
J Hum Lact November 2004 20: 417-422, 2004
Un programme pilote de soutien à l’allaitement de pères à pères a été mis en place par le Département de la Santé du Texan avec pour but d’augmenter les taux d’allaitement dans les familles fréquentant le WIC. Le concept de ce programme était basé sur le succès précédent d’un programme de Peer counselor et la recherche montrant que l’attitude du père a une influence importante sur la décision de la mère d’allaiter. Les papas Pairs sont des pères d’enfants allaités participant au programme WIC. Ils sont recrutés, formés et employés pour donner des informations sur l’allaitement et le parentage à d’autres pères du WIC. Les pères du WIC ont noté l’information qu’ils ont reçue comme très importante et indiqué que des sessions de conseils les aideraient à soutenir les mères de leurs bébés pour l’allaitement et pour devenir de meilleurs pères. Le taux d’initiation de l’allaitement a augmenté dans les consultations qui emploient de pères pairs. L’éducation à l’allaitement de père à père a été couronné de succès pour éduquer et renforcer (empower) les pères, les rendant capables de soutenir les membres de leur famille qui allaitaient.
Titre original : Randomised controlled trial of support from volunteer counsellors for mothers considering breast feeding
Jonathan Graffy, Jane Taylor, Anthony Williams, Sandra Eldridge
BMJ VOLUME 328 3 JANUARY 2004 2004
Dans la région de Londres et de l’Essex, 32 cabinets médicaux ont proposé le soutien de conseillères en allaitement à 720 femmes qui envisageaient d’allaiter.
Cette proposition de soutien n’a pas augmenté significativement la prévalence de l’allaitement à 6 semaines (65% (218/336) dans le groupe d’intervention et 63% (213/336) dans le groupe contrôle; risque relatif 1.02, 95% intervalle de confiance 0.84 to 1.24). Une analyse jusqu’à 4 mois a confirmé que ni la durée de l’allaitement ni le moment de la diversification alimentaire ne différaient de façon significative entre les deux groupes. Toutes les femmes du groupe d’intervention n’ont pas contacté les conseillères en postnatal mais 73% de celles qui l’ont fait (123/179) les ont évaluées comme très aidantes. Plus de femmes du groupe d’intervention par rapport à celles du groupe contrôle ont dit que les conseils les plus utiles leur avaient été donné plus par les conseillères que par les autres sources.
Les femmes ont aimé le soutien des conseillères en allaitement mais l’intervention n’a pas augmenté significativement les taux d’allaitement, peut-être parce que les femmes n’ont pas fait appel à leurs services.
Titre original : A Randomized Trial Assessing the Efficacy of Peer Counseling on Exclusive Breastfeeding in a Predominantly Latina Low-Income Community
Alex K. Anderson, PhD, MPH; Grace Damio, MS, CD-N; Sara Young, MSN, RN, IBCLC;
Arch Pediatr Adolesc Med. 2005;159:836-841 2005
Étude réalisée chez des femmes défavorisées du centre ville de Hartford dans le Connecticut.
Les participantes ont été recrutées en prénatal et affectées au hasard pour recevoir le soutien d’un peer counselor plus le soutien habituel pour l’allaitement (groupe PC) ou seulement le soutien habituel (groupe contrôle GC) et ont été suivies pendant trois mois post-partum.
Le groupe Peer counselor a reçu 3 visites prénatales à la maison, des visites journalières en périnatal et 9 visites à domicile post-natales ainsi que un soutien téléphonique selon besoin.
À la sortie de la maternité, 24% des mères du groupe contrôle n’avaient pas démarré l’allaitement comparé à 9%dans le groupe PC avec 56% et 42% respectivement d’allaitement non exclusif. 91 des femmes de l’étude étaient d’origine hispanique. Presque toutes les femmes enceintes envisageaient d’allaiter. À trois mois, 97% du groupe CG et 74% du groupe PC n’avaient pas allaité exclusivement dans les 24 heures précédentes [RR]=1.33; 95% CI, 1.14-1.56). La probabilité d’allaitement non exclusif pendant les 3 premiers mois était significativement plus grande dans le groupe CG que dans le groupe PC (99% vs 79%; RR=1.24; 95% CI, 1.09-1.41). Les mères du groupe GC avaient moins de chances de rester amhénoréique à trois mois que celle du groupe PC(33% vs 52%; RR=0.64; 95% CI, 0.43-0.95). La probabilité pour les bébés d’avoir un épisode ou plus de diarrhée était divisée par deux pour ceux du groupe PC (18% vs 38%; RR=2.15; 95% CI, 1.16-3.97).
On peut conclure qu’un soutien intensif et bien structuré fourni par l’hôpital et des peer counselors basées dans la communauté est efficace pour améliorer les taux d’allaitement exclusif parmi les femmes défavorisées vivant dans les centres villes aux États-Unis.
Titre original : Breastfeeding support for adolescent mothers: similarities and differences in the approach of midwives and qualified breastfeeding supporters
Moran VH, Dykes F, Burt S, Shuck C
Int Breastfeed J. 2006 Nov 25;1:23 2006
L’analyse systématique des approches utilisées par 12 sages-femmes et 12 personnes soutien qualifiées devant les mêmes situations de soutien à l’allaitement a permis de distinguer 5 composantes du soutien : soutien émotionnel, soutien de l’estime de soi, soutien pratique, soutien informationnel et soutien de réseau. Bien que les approches de soutien des deux groupes comportaient des éléments de chacune des cinq composantes, les personnes soutien mettaient en avant le soutien émotionnel et de l’estime de soi et insistaient sur le besoin de valoriser les connaissances pré-existantes des mères, vérifiant leur compréhension par l’utilisation de questions ouvertes. Les sages-femmes étaient plus directives et posaient plus de questions fermées. Ces différences pourraient refléter l’accent mis sur des approches centrées sur la personne dans la formation des personnes soutien et dans le cas des sages-femmes, les contraintes bureaucratiques et institutionnelles qui rendent difficile voire impossible de prendre du temps pour se mettre en phase avec les femmes.
Titre original : Support for healthy breastfeeding mothers with healthy term babies
Renfrew MJ, McCormick FM, Wade A, Quinn B, Dowswell T
Cochrane Database of Systematic Reviews 2012, Issue 5 2012
L’Organisation Mondiale de la Santé recommande que les nouveau-nés soient exclusivement allaités jusqu’à l’âge de six mois avec poursuite de l’allaitement comme élément important du régime alimentaire du nouveau-né jusqu’à au moins l’âge de deux ans. Cette recommandation a été émise car il existe des preuves probantes de risques à court et long terme sur la santé des nouveau-nés et de leurs mères liés à l’absence d’allaitement. De nombreuses mères cessent prématurément d’allaiter en raison de problèmes, dont bon nombre peuvent être évités grâce à des soins et une prise en charge adaptés. Cet arrêt prématuré peut être source de déception et d’angoisse pour les mères, mais aussi de problèmes de santé pour leurs nouveau-nés et elles-mêmes. Une prise en charge de l’allaitement peut inclure des conseils visant à rassurer, à complimenter et à informer, mais c’est aussi une occasion de discuter et de répondre à des questions posées par la mère. La présente revue a examiné si une prise en charge supplémentaire pour les mères allaitantes, assurée par des professionnels et/ou des aidants ayant suivi une formation, permettait aux mères de continuer à allaiter comparée à la mise à disposition de soins de maternité standard. La revue a identifié 52 études contrôlées randomisées issues de 21 pays incluant plus de 56 000 femmes. Toutes les formes de prises en charge supplémentaires analysées montraient une augmentation de la durée d’allaitement et de la durée d’allaitement sans introduire d’autres types de liquides ou d’aliments. La prise en charge assurée par les aidants* et les professionnels avait un effet positif sur les résultats liés à l’allaitement. Une prise en charge face à face était associée à un effet plus important du traitement par rapport à une prise en charge par téléphone. Cette prise en charge, uniquement proposée si les femmes recherchent une aide, a peu de chances d’être efficace. Cette indication signifie que les femmes doivent pouvoir bénéficier de visites prévisibles, planifiées et permanentes. Les interventions fournissant une prise en charge supplémentaire avaient des effets plus significatifs lorsque les taux de base d’initiation à l’allaitement étaient élevés. Les avis des femmes concernant les interventions de prise en charge n’étaient pas correctement signalés dans ces études. La prise en charge doit être adaptée au lieu et aux besoins du groupe de population. D’autres recherches seront nécessaires afin d’identifier les éléments les plus efficaces de la prise en charge.
Notes de traduction
Traduit par: French Cochrane Centre 8th June, 2012
Traduction financée par: Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé Français
*aidant (trained lay people) : Non professionnel formé
Extrait du site: www.cesaf.umontreal.ca
Les auteurs ont élaboré plusieurs définitions concernant le concept d’empowerment (Rappaport, 1984). Selon les contextes, on peut conceptualiser la notion d’empowerment et s’y référer à la fois comme théorie, cadre de référence, plan d’action, but, idéologie, processus, résultat (Hawley & Mc Wrirter, 1991) ou conséquence (Gibson, 1991).
L’importance démontrée d’une compréhension pluraliste de ce concept nous amène à aborder les questions de recherche à différents niveaux, (individuel, social et communautaire) et selon différentes perspectives (psychologique, organisationnelle, sociale, éthique, communautaire et politique (Gibson, 1991). Nous présentons ici ces différents niveaux et perspectives.
L’analyse du concept d’empowerment réalisée par Le Bossé et Lavallée (1993) a permis de dégager certaines constantes se retrouvant dans la majorité des définitions applicables à l’empowerment. Les notions de caractéristiques individuelles (le sentiment de compétence personnelle, de prise de conscience et de motivation à l’action sociale), ainsi que celles liées à l’action, aux relations avec l’environnement et à sa dimension dynamique font l’unanimité.
Au plan individuel, Eisen (1994) définit l’empowerment comme la façon par laquelle l’individu accroît ses habiletés favorisant l’estime de soi, la confiance en soi, l’initiative et le contrôle. Certains parlent de processus social de reconnaissance, de promotion et d’habilitation des personnes dans leur capacité à satisfaire leurs besoins, à régler leurs problèmes et à mobiliser les ressources nécessaires de façon à se sentir en contrôle de leur propre vie (Gibson, 1991 p. 359). Les notions de sentiment de compétence personnelle (Zimmerman, 1990), de prise de conscience (Kieffer, 1984) et de motivation à l’action sociale (Rappoport, 1987, Anderson, 1991) y sont de plus associées. L’empowerment individuel comprend une dimension transactionnelle qui se joue aussi au plan social et collectif car il implique une relation avec les autres. À cet effet, Katz (1984) le représente comme un paradigme synergique où les personnes sont inter reliées, où il y a un partage des ressources et où la collaboration est encouragée. Il demande un effort individuel qui est alimenté par les efforts de collaboration et un changement de l’environnement (Wallerstein & Bernstein, 1988).
À ce niveau, la notion d’empowerment psychologique est primordiale. Elle est définie comme un sentiment de grand contrôle sur sa vie où l’expérience individuelle suit les membres actifs dans un groupe ou une organisation. Cette notion se construit sur des niveaux de développement personnel, de soutien mutuel de groupe, de participation et d’organisation. Elle peut apparaître sans la participation d’une action politique ou collective et l’unité d’analyse est l’individu (Rissel, 1994). L’empowerment psychologique est nécessaire mais insuffisant pour l’accomplissement de transformations et de changements de niveau social ou collectif. Rappoport (1987) estime que si la psychologie communautaire doit encourager la reconnaissance de la diversité culturelle, c’est essentiellement parce que cela est nécessaire au développement de l’empowerment. Il en est de même pour la prévention, le développement des communautés, la démocratie participative, la relation entre chercheurs et participants, les réseaux de soutien, les groupes d’entraide, etc.
Rappoport (1987) transforme la notion d’empowerment, jusqu’alors utilisée pour exprimer une intention abstraite, en un objectif explicite, celui qui doit être au cœur de toutes les réflexions. L’empowerment comporte quatre composantes essentielles: la participation, la compétence, l’estime de soi et la conscience critique (conscience individuelle, collective, sociale et politique). Lorsque ces quatre composantes sont en interaction, un processus d’empowerment est alors enclenché. Ce processus proactif est centré sur les forces, les droits et les habiletés des individus et de la communauté, plutôt que sur les déficits ou les besoins (Gibson, 1991, Anderson, 1996).
Hawley et Mc Whirter (1991) ajoutent à la dimension individuelle et à tout ce qui précède, les perspectives sociales et communautaires lorsque l’empowerment se situe au niveau collectif ou communautaire. L’empowerment contribue au développement de la santé communautaire par les attitudes, les valeurs, les capacités, les structures organisationnelles et le leadership. À cet effet, les attitudes et les valeurs sont associées au degré avec lequel les individus ont le « sens communautaire », les capacités réfèrent aux connaissances et habiletés de la communauté ou de ses membres; la structure organisationnelle réfère au développement des organisations locales; et le leadership pour les individus et les organisations est l’opportunité d’exercer leur initiative au plan communautaire (Lackey, Burke, Peterson,1987).
L’empowerment communautaire devient un processus au moment où il y a interaction entre la coopération, la synergie, la transparence et la circulation de l’information, le tout basé sur les forces du milieu. Il est le résultat de la participation dans des actions politiques et collectives et il requiert la participation active des personnes où la redistribution des ressources est favorable pour le groupe. L’unité d’analyse devient le groupe ou la communauté. L’empowerment communautaire se déroule en plusieurs étapes : la découverte des membres du milieu entre eux ainsi que le dialogue et l’établissement d’un sentiment d’appartenance au groupe. Après concertation, le groupe pose un diagnostic de la situation dans lequel il se trouve et formule par la suite des objectifs à atteindre (Lackey, Burke, Peterson,1987). Dans une approche de santé communautaire, l’empowerment touche le plus souvent des groupes de personnes sans pouvoir reconnu. Il est primordial de renforcer les forces souvent inutilisées de ces individus. Cibler les forces existantes devient bénéfique pour l’ensemble du groupe. Il est à noter que dans un tel processus, les conflits peuvent surgir. Les personnes impliquées doivent prioritairement trouver des stratégies pour diminuer ou régler ces conflits.
L’un des objectif de l’empowerment communautaire est de rendre la communauté capable d’analyser sa situation, de définir ses problèmes et de les résoudre afin qu’elle jouisse pleinement de son droit aux services de santé. Les stratégies d’intervention peuvent être l’animation à la base (méthodes de communication interpersonnelles, groupes de discussion), la formation en séminaire, en atelier, l’appui financier et logistique de ces comités ainsi que le suivi des activités. Au niveau des structures de santé, l’objectif retenu est le renforcement de la capacité des intervenants à remplir leurs rôles de techniciens de la santé et d’accompagnateurs de la population dans son action sociale. Les stratégies opérationnelles deviennent la formation ou le recyclage en cours d’emploi des professionnels de la santé, l’appui financier et logistique aux structures sanitaires, le suivi et l’évaluation des activités (Eisen, 1994).
Dans une perspective organisationnelle, l’empowerment réfère principalement au transfert du pouvoir de l’équipe d’intervention vers une clientèle (Cornwall & Perlman, 1990). Socialement, l’empowerment a une influence potentielle sur la formulation des politiques de santé publique et la formulation des programmes de santé (Wallerstein & Bernstein, 1988).
Dans la perspective politique, l’empowerment est le résultat qui permet de changer les structures actuelles et les relations de pouvoir entre les diverses instances, les intervenants et les individus (Sherwin,1992). L’expérience a démontré que les programmes qui associent la population à leur gestion ont souvent mieux réussi que d’autres. Il est souhaitable de développer chez certains membres de la communauté l’expertise nécessaire pour l’autogestion de programme au fur et à mesure qu’il évolue. En adoptant cette politique, on économise des ressources rares qui servent à soutenir des experts étrangers au milieu alors qu’une main d’œuvre locale valorisée offrirait de meilleures garanties au plan des coûts et des bénéfices pour la communauté. La formation des intervenants vise le transfert des outils, des techniques et donc de l’expertise à la base.
Selon, Beaulieu, Shaminan, Donner et Pringle (1997) d’autres dimensions sont liées au succès de l’empowerment, comme le soutien, l’information, les ressources et la créativité (Chally, 1992). Lorsque mises en application, il est démontré que ces dimensions peuvent contribuer à favoriser l’augmentation de la confiance et du pouvoir chez les individus ou les collectivités en matière de santé (Chally, 1992).
Titre original : Concept de soi maternel et allaitement
John R. Britton and Helen L. Britton
Hum Lact. 24(4):431-438 2008
Pour vérifier l’hypothèse que les mères ayant un fort concept de soi serait plus susceptibles d’allaiter leurs bébés que celles avec un concept de soi plus faible, 2 cohortes de mères de nouveau-nés à terme ont été évaluées par différentes formes de l’échelle du concept de soi Tennessee (Tennessee Self Concept Scale).
Dans la première étude, les mères qui allaitaient exclusivement leur bébé à un mois avaient un concept de soi significativement plus élevé que celles qui donnaient exclusivement le biberon. Dans la deuxième étude, les mères qui allaitaient exclusivement avaient des scores plus élevés pour le concept de soi total que celle qui donnaient exclusivement le biberon. Les mères qui allaitaient exclusivement avaient aussi des scores plus élevés dans plusieurs dimensions individuelles de concept de soi, surtout ceux qui reflétaient la satisfaction de soi, le comportement, la valeur morale, la valeur en tant que membre de la famille et l’apparence physique. Les mères qui allaitaient de façon partielle avaient des niveaux intermédiaires de concept de soi dans les deux études. Même après contrôle par analyses régressives de facteurs démographiques, sociaux et d’initiation de l’allaitement, le concept de soi est resté significativement associé avec l’allaitement exclusif dans les deux études.
Josée Lamarre sous la direction de Louise Landry-Balas
L’approche systémique en santé mentale, Presses universitaires de Montréal, chapitre 7. (extrait) 2009
L’empowerment est une rétroaction, feed-back, positive, qui contribue à mettre en évidence les forces, les compétences et les relations interpersonnelles pleines de potentiel et de possibilités, auxquelles le client prêtait peu d’attention, tout obnubilé qu’il était par les problèmes qui l’accablaient. Dans une perspective constructiviste, une telle rétro-action est essentielle à la construction d’une nouvelle vision. Les interventions d' »empowerment » constituent une clé pour que le client se ré-approprie son pouvoir d’améliorer son mode de vie et reprenne confiance en sa capacité de faire quelque chose pour résoudre son problème. Il est extrêmement important de favoriser la remontée de l’espoir chez le client afin qu’il redevienne actif et prenne en charge l’amélioration de ses conditions de vie. Pour se faire, le thérapeute souligne les forces du client et introduit un doute à l’égard de ses faiblesses.
Le désespoir qui accompagne généralement les clients qui souffrent psychiquement prend sa source dans les nombreuses tentatives infructueuses faites pour s’en sortir, souvenir d’échec doublé très souvent par les commentaires accablants assénés par leur entourage. Cela explique que les clients se sentent impuissants à améliorer leur sort. L’empowerment les aide à reprendre conscience de leur capacité à créer des moments de mieux-être dans leur vie. Ils reprennent espoir en leur possibilité, ce qui leur donne un regain d’énergie et stimule l’envie de faire quelque chose pour avancer.
La conversation que nous avons avec notre client vise à lui donner la possibilité de se concentrer sur les sujets les plus constructifs pour améliorer sa vie :
– ses objectifs de développement,
– ses souhaits relationnels,
– ses forces telles qu’elles se sont manifestées à diverses occasions au cours de sa vie.
Il ne s’agit pas de nier tout le versant problématique et souffrant du client. Il faut à cet égard lui manifester notre empathie, mais nous ne « creusons » pas, pour éviter de construire, en l’amplifiant la problématique du client. C’est la conversation elle-même qui, par l’intérêt porté aux côtés constructifs plutôt qu’aux côtés destructeurs, bâtit une perception positive de soi et des possibles. Les compliments qu’on peut adresser au client peuvent être aidants, mais ils sont toujours à renouveler. Ce que nous recherchons, c’est qu’à l’issue de la conversation, le client se dise qu’après tout, il est quelqu’un de bien, qui a été capable de réussir beaucoup de choses difficiles, et qui sera en mesure d’affronter les difficultés auxquelles il se heurte actuellement.
Quand je fais une formation d’initiation à la psychothérapie orientée vers les solutions, je propose un exercice qui illustre bien les possibilités du constructivisme. Je demande à un des membres du groupe de bien vouloir jouer le rôle d’un de ses clients et de faire un brin de conversation avec moi (de 10 à 15 minutes). Les autres participants doivent diviser une feuille en deux et noter d’un côté les faiblesses du client, et ses forces de l’autre. Ensuite, nous compilons au tableau toutes les observations en deux colonnes.
L’effet du constructivisme se manifeste quand je lis, les unes après les autres, les faiblesses puis les forces. La liste des faiblesses a un effet décourageant, pour les intervenants comme pour les clients, tandis que la liste des forces amène parfois les participants à déclarer que cette personne n’a pas besoin d’aide. Le client n’est pas quelqu’un de faible et d’incapable, c’est quelqu’un qui a un objectif et des forces pour l’atteindre. Ses difficultés tiennent au fait qu’à force de malheurs, il ne voit plus que son impuissance et a oublié ses capacités. C’est le travail du thérapeute de l’aider à se réapproprier ses forces et à préciser ses objectifs, et de l’accompagner dans cette voie.
Par exemple voici l’exemple de Gérald, décrit de deux manières très différentes. Au chapitre des faiblesses, on peut en faire la description suivante :
Un homme de 61 ans, itinérant, endetté et dépensier, isolé, déprimé, fatigué, bipolaire, qui manque d’organisation, qui est bonasse, influençable, naïf, qui se fait exploiter, est incapable de s’affirmer, de se défendre. Il veut se retrouver un logement et reprendre une vie autonome.
La description du côté des forces se présente comme suit :
Un homme de 61 ans, qui a perdu son appartement depuis 6 mois, qui n’a donc plus de logement. Il est à la retraite, ayant été électricien pendant de nombreuses années. Il est travailleur, honnête, ponctuel. Il est très sociable, aimable, sympathique, généreux et de bonne volonté. Il est capable de bien s’exprimer, d’écouter attentivement et d’apprendre. Il reconnaît ses faiblesses et il est ouvert à l’aide qui lui est offerte. Il connaît bien le réseau social et s’est débrouillé pour être logé par divers organismes. Il est responsable dans la gestion de prise des médicaments pour son trouble bipolaire. Il s’est fixé des objectifs concrets et réalistes. Il se mobilise pour faire des démarches dans le but de se trouver un logement, de le financer et de retrouver une vie autonome.
Ces deux visions d’une même personne influenceront notre attitude à son endroit et auront une influence sur notre perception. On croit beaucoup plus facilement dans le potentiel du client en lisant la seconde description.
Houzelle N., Rebillon M. dir.
Inpes, coll. Santé en action, 2013 : 192 pages 2013
Guide élaboré sous l’égide de l’INPES à l’intention des professionnels et des acteurs de l’accompagnement à la parentalité.
« Fruit d’une écriture collaborative et participative, travail à plusieurs voix qui entend cerner les multiples facettes de la parentalité et des interventions possibles, cet ouvrage questionne les enjeux actuels du soutien à la parentalité et de la place de la santé dans cet univers. Ce rapprochement est relativement récent. Il a donné lieu à plusieurs interpellations et mises en garde contre les risques d’instrumentalisation, de stigmatisation ou de normalisation. Vigilance et respect des principes éthiques doivent fonder ces programmes, comme dans toute intervention de santé publique. »
Extrait de la préface
ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ • BUREAU RÉGIONAL DE L’EUROPE septembre 2014
Le plan d’action adopté en septembre 2014 lors de la 64e session du Comité Régional de l’Europe, vise à réduire dans une large mesure la charge des maladies non transmissibles évitables et liées à l’alimentation, de l’obésité et de toutes les autres formes de malnutrition encore répandues dans la Région européenne de l’OMS. Il préconise la prise de mesures par l’adoption d’approches pangouvernementales et pansociétales. Ses actions prioritaires contribueront à améliorer la gouvernance du système alimentaire, la qualité globale de l’alimentation de la population européenne et l’état nutritionnel de celle-ci.
L’Objectif 2 de ce plan consiste à faire valoir les bienfaits procurés par une conduite alimentaire saine tout au long de l’existence, notamment chez les groupes les plus vulnérables et mentionne spécifiquement l’allaitement maternel :
« 60. Accroître les mesures visant à protéger et à promouvoir l’allaitement maternel, notamment par l’adoption de politiques et de normes, les avantages de cette pratique étant par ailleurs mis en évidence dans le cadre d’activités d’information et d’éducation. La promotion d’une alimentation et d’une nutrition saines avant la conception, pendant la grossesse et pour les nourrissons et jeunes enfants revêt une importance capitale afin d’assurer la croissance et le développement, et aussi de prévenir les maladies non transmissibles. Dans ce contexte, les États membres s’engagent à procéder à un suivi global du Code international de commercialisation des substituts du lait maternel et de l’initiative Hôpitaux amis des bébés (ou des normes d’une rigueur égale ou supérieure), et à renforcer la capacité des prestataires et services de santé à contribuer à une alimentation optimale des enfants moyennant une formation appropriée, l’adoption de bonnes pratiques en matière de soins maternels et la dispensation de services à la petite enfance visant à promouvoir l’allaitement maternel. Les États membres et l’OMS prépareront également des recommandations pour la nutrition pendant la grossesse, notamment en ce qui concerne l’état nutritionnel et la prise de poids »
Marie-Pierre Hamel , Sylvain Lemoine, Claude Martin
Centre d’analyse stratégique 2012
Depuis quelques années se développent dans l’ensemble des pays de l’OCDE des services visant à soutenir les parents dans l’exercice de leur fonction parentale. En complément des prestations monétaires familiales ou des mesures permettant de concilier vie privée et vie professionnelle, ces nouveaux services entendent promouvoir le bien-être des enfants comme celui des parents. Alors que cette politique publique se structure progressivement en France, l’ambition de ce rapport est double : d’une part, éclairer la réflexion par une approche historique et internationale ; de l’autre, en présentant plus de cinquante actions de soutien, mettre en exergue des expériences et des pratiques prometteuses. Leur analyse montre tout l’intérêt qu’ont les pouvoirs publics à créer des services à destination de tous les parents, quelle que soit la configuration familiale et à toutes les étapes du développement de l’enfant. Se pose alors la question déterminante de l’accès à ces services qui ont pour vocation d’aider les parents à être de meilleurs parents.
Parmi les bonnes pratiques soulignées par ce rapport on trouve :
Développer les programmes animés par les parents pour les parents, à l’aide d’une formation et d’un accompagnement spécifiques.
Titre original : The CDC Guide To Breastfeeding Interventions
Shealy KR, Ruowei L, Benton-Davis S, Grummer-Strawn LM.
U.S. Départment of Health and Human Services, Centers for Disease Control and Prevention, 2005
Ce guide,compilé par le Center for Disease Control d\’Atlanta, inclut tous les types d’intervention pour la promotion, le soutien et la protection de l’allaitement maternel qui ont été examinés par la Collaboration Cochrane. Il comprend aussi des interventions qui ne sont pas encore formellement évaluées mais qui ont une tradition bien établie ou une raison d’être solide. Les chapitres de ce guide se divisent en deux catégories : les interventions pour lesquelles les preuves sont bien établies et celles pour lesquelles les preuves sont limitées.
Les pratiques en maternité (IHAB), le soutien de l’allaitement au travail, le soutien entre pairs (type Prall), l’éducation des mères, le soutien des professionnels et le marketing social et médiatiques font partie de la première catégorie.
Titre original : WIC Breastfeeding Peer Counseling Study Final Implementation Report
Ann Collins, Catherine Dun Rappaport,Nancy Burstein, Tracy K. Palmer
U.S. Department of Agriculture, Food and Nutrition Service, Office of Research and Analysis 2010
Rapport élaboré à la demande du ministère de l’agriculture des USA sur la mise en oeuvre du programme de Peer counselor “Loving support”, programme destiné à augmenter la prevalence et la durée de l’allaitement des personnes bénéficiaires du programme WIC*. Ce rapport résume les informations collectées auprès des Etats, des collectivités et des territoires ainsi qu’auprès de 40 agences locales du WIC*. Les données ont été collectées avant l’augmentation du budget du programme qui est passé de 15 à 80 millions $ en 2010.
Ce rapport décrit :
– L’utilisation du programme Loving Support au niveau des Etats et des territoires
– Les caractéristiques des agences locales du WIC mettant en œuvre ce programme
– La nature des actions locales dans le cadre de ce programme
– Des informations détaillées sur la mise en œuvre du programme dans 5 des 40 agences
locales étudiées
*Le programme de supplémentation nutritionnelle pour les femmes, les bébés et les enfants WIC (women, infant, children) est un programme fédéral qui subventionne une aide alimentaire et sanitaire ainsi que l’éducation nutritionnelle pour les femmes enceintes et les jeunes mères à bas revenus et pour les bébés et enfants à risque de carence nutritionnelle jusqu’à l’âge de 5 ans.
Pr Dominique Turck, CHRU de Lille – Hôpital Jeanne de Flandre
documentation française 2010
Ce rapport analyse les conditions d’amélioration de la promotion de l’allaitement maternel en France : aussi bien son initiation que le prolongement de sa durée.
Les propositions d’action résultent d’une analyse d’un groupe de travail réunissant des professionnels de santé.
Le groupe de travail a auditionné 33 structures : associations de promotion de l’allaitement, organisations professionnelles, sociétés savantes, réseaux de soins, conseils ordinaux, assurances-maladie, organismes de formation, organisations humanitaires, organes de presse, instituts de santé publique, et directions ministérielles, notamment.
Ces propositions s’inscrivent dans les objectifs spécifiques à l’enfant du Programme National Nutrition Santé (PNNS) 2 et ont été validées par le comité de pilotage du PNNS le 18 décembre 2009.
Le rapport fait tout d’abord le point sur les données disponibles concernant l’allaitement : bénéfices de l’allaitement pour la santé de l’enfant et de sa mère, textes internationaux et recommandations, impact économique, état des lieux de l’allaitement en France. Il revient sur les facteurs qui déterminent l’initiation, la durée et/ou l’arrêt de l’allaitement dans les pays industrialisés, et rappelle les objectifs d’une politique de promotion de l\’allaitement. Il propose des actions en faveur de cette politique, dans des domaines aussi variés que le regard de la société sur l’allaitement, le droit des femmes à allaiter et le droit des enfants à être allaités, l’information auprès des femmes, des pères et des familles, la formation des professionnels de santé, les actions spécifiques dans la filière de soins, l’allaitement dans les populations défavorisées, l’allaitement des enfants prématurés et des enfants de faible poids de naissance, et la recherche.
Objectifs spécifiques :
« OS 3-7-1 : augmenter de 15 % au moins, en 5 ans, le pourcentage d’enfants allaités à la naissance.
OS 3-7-2 : augmenter de 25 % au moins, en 5 ans, la part des enfants allaités à la naissance bénéficiant d’un allaitement exclusif.
OS 3-7-3 : allonger de 2 semaines, en 5 ans, la durée médiane de l’allaitement.
OS 3-7-4 : retarder d’un mois, en 5 ans, l’âge médian d’introduction de tout autre aliment que le lait (maternel ou formule lactée du commerce). »
Pour remplir ces objectifs plutôt ambitieux (+ 15 % en 5 ans, cela veut dire en moyenne + 3 % par an, alors que toutes ces dernières années, le taux d’allaitement à la naissance augmentait en moyenne de 2 % par an), la seule « action » indiquée est celle-ci :
« 13. Mettre en oeuvre des mesures issues du plan d’action allaitement pour :
(13.1) communiquer, informer et sensibiliser les mères sur les modes d’alimentation du nouveau-né, en intégrant un regard objectif sur l’allaitement maternel (en bénéfices comme en conditions à réunir) pour permettre un véritable choix éclairé ;
(13.2) s’assurer que les services de maternité offrent effectivement aux femmes le droit à l’information personnalisée et objective permettant ce choix. Les établissements réunissant ces conditions doivent l’inscrire dans le processus de certification. »
Houzelle N., Rebillon M. dir.
Inpes, coll. Santé en action, 2013 : 192 pages 2013
Guide élaboré sous l’égide de l’INPES à l’intention des professionnels et des acteurs de l’accompagnement à la parentalité.
« Fruit d’une écriture collaborative et participative, travail à plusieurs voix qui entend cerner les multiples facettes de la parentalité et des interventions possibles, cet ouvrage questionne les enjeux actuels du soutien à la parentalité et de la place de la santé dans cet univers. Ce rapprochement est relativement récent. Il a donné lieu à plusieurs interpellations et mises en garde contre les risques d’instrumentalisation, de stigmatisation ou de normalisation. Vigilance et respect des principes éthiques doivent fonder ces programmes, comme dans toute intervention de santé publique. »
Extrait de la préface
Salanave B, de Launay C, Boudet-Berquier J, Castetbon K.
Bull Epidémiol Hebd. 2014;(27):450-7. 2014
Objectifs – À partir des données de l’étude Épifane sur l’alimentation des enfants au cours de leur première année de vie, la durée de l’allaitement maternel (AM), son degré d’exclusivité et les taux d’AM à 3, 6 et 12 mois ont été estimés pour la première fois au niveau national en France.
Méthodes – L’étude a porté sur un échantillon aléatoire d’enfants nés au premier trimestre 2012 dans 136 maternités tirées au sort en France métropolitaine. Les données sur l’alimentation des enfants ont été recueillies par interrogatoire à la maternité et à 1, 4, 8 et 12 mois. Les définitions de l’AM exclusif et prédominant de l’Organisation mondiale de la santé ont été utilisées. Des courbes de Kaplan-Meier ont permis de décrire l’évolution de l’AM entre la naissance et le premier anniversaire en prenant en compte les perdus de vue.
Résultats – Parmi les 3 365 enfants inclus dans les analyses, 2 806 (83%) ont été suivis jusqu’à 12 mois. À 3 mois, 39% des enfants étaient encore allaités : 10% de façon exclusive, 11% de façon prédominante et 18% recevant aussi des préparations pour nourrissons (PN) du commerce. À 6 mois, seul un enfant sur quatre était encore allaité et plus de la moitié d’entre eux consommaient des PN en complément. À un an, seuls 9% des enfants recevaient encore du lait maternel. Parmi les enfants allaités à la naissance (74%), la moitié l’étaient encore à 15 semaines, la médiane de l’AM exclusif ou prédominant étant, quant à elle, estimée à 3 semaines et demie.
Conclusion – Les résultats de cette étude montrent que, au regard des recommandations actuelles, les mères qui ont choisi d’allaiter devraient être encouragées à maintenir un AM si possible jusqu’à 6 mois. La poursuite des analyses permettra d’identifier les facteurs associés à la durée de l’AM et d’aider ainsi au ciblage des interventions pour se rapprocher de ces recommandations.
Résultats de l’Enquête Elfe maternité, France métropolitaine, 2011.
Kersuzan C, Gojard S, Tichit C, Thierry X, Wagner S, Nicklaus S.
Bull Epidémiol Hebd. 2014;(27):440-9. 2014
L’étude Elfe (Étude longitudinale française depuis l’enfance) porte sur plus de 18 000 nourrissons nés tout au long de l’année 2011 dans un échantillon aléatoire de maternités de France métropolitaine. Cet article présente la prévalence de l’allaitement à la maternité selon les caractéristiques des parents et les conditions de l’accouchement.
Les taux d’allaitement étaient plus faibles en cas de complications à la naissance ainsi que chez les nourrissons dont les parents étaient nés en France, étaient ouvriers, employés ou sans profession, et chez ceux dont les mères avaient un niveau d’études intermédiaire. La pratique de l’allaitement diminuait aussi quand la mère était fumeuse, peu investie dans la préparation à la naissance et lorsqu’elle était en situation d’insuffisance ou de surcharge pondérale avant la grossesse. Ces mêmes caractéristiques sociales renforçaient la partition des choix entre allaitement exclusif et allaitement partiel, exception faite des mères étudiantes et étrangères qui pratiquaient plus que les autres un allaitement partiel, malgré leur forte propension à allaiter.
La prévalence de l’allaitement total en maternité varie selon de nombreuses caractéristiques des parents, des naissances et de l’accouchement. La plupart de ces caractéristiques influencent aussi le choix de l’allaitement exclusif par rapport à l’allaitement partiel. Les facteurs identifiés fournissent des pistes pour élaborer des actions spécifiques de promotion de l’allaitement ciblant les groupes de mères les moins
enclines à allaiter. Les auteurs soulignent qu’aux États-Unis, certains travaux montrent que les programmes d’information et d’éducation ciblant les groupes sociaux modestes, en particulier via la mise en place de soutien de proximité, entraînent une augmentation sensible des taux d’allaitement en maternité dans ces populations.
Les données de la cohorte Elfe mettent en évidence certaines caractéristiques et attitudes du père corrélées à la pratique de l’allaitement en maternité. Ces résultats invitent à prendre davantage en
compte le rôle du père dans les actions de promotion de l’allaitement ou à cibler les actions de promotion
vers les conjoints les moins susceptibles de soutenir la décision d’allaiter.
Bénédicte JACQUEY-VAZQUEZ , Michel RAYMOND, Patricia SITRUK
Inspection générale des affaires sociales (IGAS). Février 2013
La ministre des affaires sociales et de la santé et la ministre déléguée, chargée de la famille
ont demandé à l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) un bilan de la politique de soutien
à la parentalité afin d’évaluer son apport pour les familles, son mode de gouvernance et de proposer
des pistes pour l’avenir.
À la demande de la ministre des affaires sociales et de la santé et la ministre déléguée, chargée de la famille, l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) a effectué un bilan de la politique de soutien à la parentalité.
Le soutien à la parentalité consiste à épauler les parents en les informant, en les écoutant et en
« mettant à leur disposition des services et des moyens leur permettant d’assumer pleinement, et en
premier, leur rôle éducatif ».
La visée est clairement universaliste, au bénéfice de tous les parents. Il s’agit de les réassurer sur leurs compétences parentales, de développer les échanges entre pairs, de mettre en œuvre des lieux favorisant la consolidation de leurs capacités éducatives par un accompagnement bienveillant, et de proposer, face aux situations difficiles ou conflictuelles, des dispositifs d’appui et de médiation…
Les rapporteurs se sont appuyés sur le récent rapport du Centre d’analyse stratégique5et ont passé en revue les évaluations significatives disponibles. A l’étranger (Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie notamment), il s’agit plus souvent d’évaluations longitudinales concernant des programmes de « positive parenting »réalisées dans la durée, avec des groupes témoin.
En France, la plupart des dispositifs mis en œuvre ont également fait l’objet d’évaluations récentes. C’est notamment le cas des REAAP, des LAEP, de la médiation familiale et des groupes de parole. Il s’agit plutôt d’études et d’enquêtes qualitatives.
Qu’il s’agisse des évaluations étrangères ou nationales, et quelle que soit la méthodologie adoptée,
les conclusions semblent concordantes et concluantes quant à l’existence d’impacts favorables pour
les bénéficiaires.
On peut noter particulièrement cette réflexion :
En outre, la mission suggère de privilégier les termes « accompagnement à la parentalité » plutôt que « soutien à la parentalité ». En effet la notion de « soutien » peut avoir une connotation assistantielle tandis que la notion « d’’accompagnement » s’accorde plus étroitement avec les principes fondamentaux de cette politique et notamment la valorisation des compétences parentales et la reconnaissance des parents comme premiers éducateurs de leurs enfants. (p. 64)
Un réseau Prall est coordonné par un Responsable de réseau, professionnel de santé, de la petite enfance, travailleur social… qui forme et soutient des Accompagnantes à l’allaitement, mères volontaires des milieux ciblés.
Le Responsable de réseau créé et anime le réseau d’Accompagnantes à l’allaitement dont il est le référent.
Les Accompagnantes à l’allaitement, formées par le Responsable de réseau, ont un rôle de soutien, d’information et de partage d’expériences auprès des femmes de leur entourage.
L’ARPAL organise la formation des Responsables de réseau et le soutien des réseaux pendant 3 ans (éventuellement renouvelables) après leur création.
Les Administratrices de l’ARPAL ont une expérience approfondie, professionnelle et/ou bénévole, du soutien de mère à mère. Les formations proposées par l’ARPAL sont assurées par des consultantes en lactation certifiées IBCLC, exerçant depuis de nombreuses années dans la formation sur l’allaitement.
Le non-allaitement implique une morbidité plus importante. Ainsi en Louisiane, une étude récente1 a estimé les économies potentielles pour chaque État si les familles avaient la possibilité de se conformer aux recommandations actuelles pour l’allaitement aux États-Unis. Les auteurs ont déterminé les coûts liés à la mortalité et à la mortalité de 4 maladies : infections respiratoires, gastro-entérites, entérocolites ulcéro-nécrosantes et syndrome de mort inattendue du nourrisson. Ils ont calculé ces coûts en utilisant les données les plus récentes sur l’allaitement et la prématurité en Louisiane soit 63 186 naissances vivantes, 11,2 % de prématurité et 49,1 % d’allaitement à la naissance. Ils ont calculé qu’un total de 186 371 125 dollars pourraient être économisés et 16 morts de nourrissons pourraient être évitées pour ces 4 maladies si 80 % des nouveau-nés étaient allaités exclusivement pendant leur six premiers mois. Une étude similaire a été menée au Royaume-Uni en 20122.
Le non-allaitement a aussi un coût pour les familles, environ 6 % du revenu pour une famille monoparentale au salaire minimum. Une étude réalisée en France3 a montré qu’une augmentation de 5 % des taux d’allaitement impliquerait une économie des dépenses de santé de 2,5 M€ par an (chiffres de 1997).
Une évaluation du programme en Grande-Bretagne4 a permis d’estimer que le coût du programme « peer counsellor » était compensé par les économies en dépenses de santé associées à l’augmentation des taux d’allaitement.
Comme dans la plupart des pays industrialisés, le taux d’allaitement en France est fortement corrélé à la catégorie socioprofessionnelle des parents. Une enquête menée en 1997 dans le Val de Marne1 auprès de 1 800 mères avait déjà montré que les femmes les plus diplômées allaitaient le plus (70 à 80 %) tandis que les femmes de niveau scolaire moyen (CAP ou équivalent) allaitaient peu (45 %).
Plus récemment, l’étude ELFE2 a retrouvé cette tendance : le taux d’initiation de l’allaitement était de 41 % chez les femmes ayant arrêté leurs études au collège, de 52 % pour celles ayant un CAP ou BEP, contre 70 % dans la population générale (suivi de 18 000 enfants). Les femmes d’origine étrangère allaitaient plus que les femmes nées en France, mais moins souvent de façon exclusive les premiers mois.
Dans l’enquête menée en Val de Marne , les femmes dont le conjoint était cadre supérieur étaient 44 % à s’adresser à un pédiatre pour des conseils pour les soins de leur bébé, ce chiffre diminuant avec le niveau social de la famille. Elles étaient aussi plus nombreuses à consulter des livres sur le sujet. À l’inverse, les femmes de milieux populaires consultaient plus souvent leur propre mère. L’analyse des entretiens a révélé que les femmes diplômées faisaient plus fréquemment référence au discours savant (sur les bienfaits de l’allaitement), tandis que le plaisir d’allaiter était mis en avant par les femmes de milieux populaires.
Au Québec, un groupe de 62 femmes enceintes et en situation de grande pauvreté ont été incluses dans une intervention d’information sur l’intérêt de l’allaitement pour la santé. La moitié n’ont pas allaité leur enfant ou ont arrêté quelques heures après la naissance. Des entretiens approfondis ont permis de recueillir les raisons de leur choix. Ont été cités l’hypersexualisation des seins, le besoin d’indépendance de la mère et d’autonomie de l’enfant, le besoin de préserver son énergie face à la fatigue supposée de l’allaitement et les préférences de l’entourage. Ces dernières annulent le discours médical et scientifique sur les bénéfices de l’allaitement. Dans ce contexte, les auteurs assimilent les campagnes de promotion de l’allaitement à une violence symbolique envers ces femmes jeunes, pauvres et peu éduquées. Ils préconisent des actions sur les communautés en tenant compte de ces facteurs3.
Aux États-Unis, en 1997, le WIC Department (Woman, Infant and Children), a mené une enquête4 auprès de 1 000 femmes en situation de précarité qui avaient reçu au préalable une information sur les bénéfices de l’allaitement, donnée par des professionnels de santé. Il apparaît que, pour la plupart de ces femmes, les contraintes de l’allaitement qu’elles percevaient comme telles, étaient supérieures aux avantages de santé qu’elles pouvaient décrire.
L’étude a mis en évidence 6 raisons données par ces femmes pour ne pas allaiter :
Les enfants nés prématurément sont en général moins souvent et moins longtemps allaités que les enfants nés à terme. L’étude ELFE1 a constaté un taux d’initiation de l’allaitement de 59 % chez les enfants nés entre 33 et 36 semaines d’aménorrhée (SA), de 69 % chez les enfants nés entre 37 et 39 SA contre 73 % pour les enfants nés à 40 SA ou plus. Pourtant, le lait maternel est particulièrement important pour la croissance et le développement des enfants prématurés. À court terme, les enfants nés très prématurément recevant le lait de leur mère pour plus de la moitié de leur ration alimentaire avaient un risque d’infections graves et d’entérocolite ulcéro-nécrosante diminué de 83 %. L’alimentation au lait maternel pendant l’hospitalisation en néonatalogie a été associée à un risque moindre de réhospitalisation jusqu’à l’âge de 30 mois dans une cohorte d’enfants nés en moyenne à 27 SA. Enfin de nombreuses études suggèrent que les enfants nés prématurément et nourris avec du lait maternel ont de meilleurs scores aux tests de quotient intellectuel et un risque diminué de troubles du développement mental et moteur2 et 3.
Les mères d’enfants hospitalisés en néonatologie sont particulièrement à risque de présenter des symptômes de dépression, d’anxiété et d’autres troubles psychologiques (panique, syndrome post-traumatique, etc.). Le risque de troubles sévères est plus élevé que dans la population de mères ayant accouché à terme et plus susceptible de perdurer dans les mois qui suivent la naissance. La grande prématurité et les complications au cours du séjour sont des facteurs de risque supplémentaires4.
Une étude5 s’est intéressée à la perception du soutien social de mères ayant accouché prématurément en relation avec l’initiation de l’expression du lait et le maintien de la lactation au cours du séjour de l’enfant en néonatologie. Les 181 mères interrogées avaient accouché entre 29 et 34 SA et présentaient au moins deux facteurs de risque dans leur environnement social (origine ethnique, faible niveau d’études, moins de 18 ans, antécédent de trouble mental, faible revenu économique, 4 enfants de moins de 4 ans, résidence dans un quartier défavorisé). La perception d’un faible soutien social par la mère n’était pas un paramètre significatif pour l’initiation de l’expression du lait ; en revanche, elle était associée à une production de lait basse (moins de 30 % des besoins de l’enfant).
Dans une méta-analyse sur l’efficacité des interventions destinées à promouvoir l’allaitement ou l’alimentation avec du lait maternel pour les enfants hospitalisés en service de néonatologie, le kangourou en peau à peau, l’expression en double pompage, la formation multidisciplinaire des équipes, l’accréditation IHAB de la maternité associée de l’hôpital et le soutien par des pairs ont montré leur efficacité6.
Des méta-analyses et des études sur l’efficacité de programmes de peer counsellor sont répertoriées sur notre site avec un résumé en français.
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En France, le programme a fait l’objet de travaux de recherche et d’évaluations extérieures.
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L’exploitation des contacts rapportés par les Accompagnantes permettent aussi d’analyser l’activité des réseaux. Par exemple, la figure ci-dessous décrit les thèmes abordés au cours des rencontres entre les Accompagnantes et les mères d’un service de néonatologie (78 contacts enregistrés en 2015). En moyenne, 6 thèmes étaient discutés par rencontre.
Fréquence avec laquelle les thèmes ont été abordés dans les rencontres entre les Accompagnantes et les mères d’un service de néonatologie (Roubaix) en 2015.
Un exemple de bilan en service de néonatologie.
Un suivi statistique a pu comparer les taux d’allaitement à partir des certificats du 8e jour pour le département du Nord dans son ensemble et du quartier de Roubaix Centre où un réseau d’Accompagnantes (MIAM !) est actif depuis décembre 2010. Alors que les taux d’allaitement ont baissé dans l’ensemble du département – comme c’est le cas au niveau national -, ils sont restés stables dans le quartier d’intervention du Prall entre 2009 et 2012.
Le Programme Relais Allaitement est l’adaptation française du programme « peer counsellor », conçu et développé par La Leche League International (LLLI) depuis 1986.
Il a été mis en œuvre dans plus de trente pays, dans des communautés toutes différentes, pour augmenter la prévalence de l’allaitement en accord avec les objectifs de l’OMS et les politiques nationales.